La petite histoire de la Maison Parent-Roback

Un projet innovateur d’habitation collective

En 1995, les groupes de femmes provinciaux du Québec constatent que, depuis une dizaine d’années, ils vivent les effets graduels du désengagement constant de l’État. Des gels ou des coupures aux subventions de soutien des groupes de défense des droits des femmes, de même que la diminution des programmes pouvant leur permettre de faire un travail adéquat ne sont pas sans questionner. Il y a une limite au travail bénévole que l’on peut demander aux membres et aux employés. Il faut donc trouver des moyens de financer une partie des activités des groupes de façon différente tout en continuant à faire les pressions nécessaires pour que l’État fournisse un financement adéquat aux groupes de femmes.

Au même moment, des groupes de femmes canadiens réfléchissent à la possibilité de se regrouper pour créer un organisme commun de collecte de fonds. Des groupes québécois sont invités à ces rencontres. Ils font face à certains obstacles : chaque groupe doit posséder son numéro de charité et les activités de collecte de fonds seront de dimension canadienne ce qui est plus difficile à vendre au Québec.

Pourquoi se regrouper pour l’achat d’un édifice public?

Charlotte Thibault, alors de l’Association des collaboratrices et partenaires en affaires, ayant participé à ces rencontres, essaie de trouver un dénominateur commun pour un effort de collecte de fonds au Québec. L’idée d’un édifice acheté par plusieurs groupes lui vient à l’esprit; un premier effort en ce sens avait été commencé, sans succès, au début des années 80. Elle en parle à Céline Martin de Relais-Femmes qui est emballée. Celle-ci propose alors le projet au Groupe des Treize : Le Groupe des Treize est un rassemblement informel de groupes provinciaux de femmes qui se réunissent plusieurs fois par an depuis 1986 pour échanger des informations, faire l’analyse de la conjoncture et souvent faire des actions ou des projets communs. Certains membres du Groupe des Treize identifient alors l’idée de l’achat d’une maison comme premier effort important et intéressant de recherches de fonds plus diversifiés. Ces groupes croient que des fondations pourraient être intéressées par le projet. Les groupes souhaitent de mieux contrôler leurs dépenses et si possible de les diminuer. Le poste comptable logement est un item important de leur budget. Il est évident que le fait de regrouper des services et certains espaces permettrait, à long terme, des baisses du coût des loyers tout comme de devenir propriétaire. Ces groupes pensent aussi que résider dans un même lieu pourrait permettre la création de services supplémentaires. Les économies ainsi réalisées permettraient aux groupes de les allouer à d’autres aspects davantage prioritaires pour atteindre leur mission.

 

Le rêve devenu réalité

C’est depuis 1997 que la Maison Parent-Roback rassemble sous un même toit des organisations communautaires qui oeuvrent pour la plupart en défense des droits des femmes. Ensemble sous un même toit…c’est un privilège pour ces groupes, et le succès de ce modèle, la croissance des organismes membres, l’intérêt de nouveaux groupes à se joindre au mouvement, la volonté de s’enraciner dans un quartier multiculturel et le désir de répondre aux normes d’accessibilité universelle à proximité des services de transport en commun et de stationnement a occasionné au fil des ans, une pression pour relocaliser et agrandir la maison.

Bonne nouvelle, depuis novembre 2017, la Maison Parent-Roback a emménagé dans des nouveaux locaux, situés au 469 rue Jean-Talon ouest, Montréal, favorisant ainsi une meilleure concertation entre les membres, qui sont au nombre de 18 à ce jour, et une réactivité plus immédiate face aux enjeux sociaux, aux atteintes et aux menaces envers les droits des femmes

 

Le Conseil d’administration

Marie Josèphe Pigeon, Présidente

Diana Toffa, Trésorière

Véronique Martineau, Secrétaire

Administratrices : 

Yasemin Tuncer, Administratrice

Danielle Fournier, Administratrice

Porte-parole :

Martine Delvaux Femme de lettres québécoise, professeure de littérature à l’Université du Québec à Montréal, également essayiste et romancière.